Un grand merci au Journal du Japon (@journaldujapon) pour cette très belle critique de Yuzu Morikawa “Nos vies entre les morts” “Nos vies entre les morts” est disponible en librairie et sur les plateformes en ligne Édité chez Blacklephant éditions Découvrez la critique de “Nos vies entre les morts” dans le journal du japon Premier roman japonais publié par Blacklephant, Nos vies entre les morts, est un récit prenant sur le quotidien de Noriko, jeune trentenaire tokyoïte exerçant un métier des plus singuliers, celui de s’occuper des kodokushi, les « morts solitaires ». Grâce à l’écriture limpide et somme toute envoûtante de Yuzu MORIKAWA, nous découvrons ses croyances et états d’âmes autour de la mort, du deuil et du souvenir, de la vie, de l’amour et la suivons jusqu’à la voir changer pour le meilleur. C’est un très beau roman qui atteste des ambitions qu’affichent la jeune maison d’édition Blacklephant et qui fait espérer une suite prometteuse à la relation que cette dernière noue avec le Japon, que ce soit sous forme de romans, nouvelles, essais, mangas ou manfras. Ce livre est une belle lecture, intime et universelle à la fois. Écrit à la première personne, il nous embarque autant dans les actions que dans les pensées de son héroïne, Noriko. L’attachement que l’on ressent et la réflexion que l’on mène se montrent rapidement dès le coin des premières pages. C’est un récit court, sans fioritures, très bien écrit, qui nous tient pendant un peu plus de 200 pages. Il se clôt par une dizaine de pages d’’une playlist internationale, bâtie en suivant les chapitres du livre, qui nous faire entrer un peu plus dans l’état émotionnel et réflexif de l’héroïne et qui est aussi idéale pour découvrir des chansons autant japonaises que d’autre pays. Parler de la mort pour parler de la vie est un classique de la narration. Ici, cette thématique est modernisée par le jugement incisif et le regard fataliste que Noriko portent sur l’individualisme généré par une société pourtant définie comme moderne et évoluée. Ils font ressortir tout ce que cette société a d’écrasant et d’hypocrite ainsi que l’anxiété qu’elle entraine chez ses membres, les plus jeunes notamment. Choisir le traitement réservé à la mort, qui plus est esseulée, au sein d’un collectif renforce encore plus cet état de fait mais, très vite, ce qui ressort à travers l’analyse de Noriko n’est pas les défaillances d’une société qui, de fait, prend en charge ses morts, mais bien la propre hypocrisie de l’héroïne. Elle qui juge ses compatriotes fuyants et sans cœur face à la mort, ne fait que se regarder elle-même dans un miroir en train de fuir son énorme envie de vivre…
Actualités
Une très belle interview de Fiona Lauriol est parue dans @charentelibre ! Elle y présente son récit « 101 ans Mémé part en Vadrouille » ainsi que son combat contre l’isolement de nos aînés.
N’hésitez pas à y jeter un coup d’œil et à vous procurer le livre !
Édité chez @blacklephant.editions
Un article sur « 101 ans, mémé part en vadrouille », de Fiona Lauriol est paru dans le @journalsudouest. Elle y évoque sa formidable aventure aux côtés de sa grand-mère centenaire ainsi que son tour de France pour mobiliser le public contre l’isolement des personnes âgées. Son livre est disponible en librairies et sur les plateformes en ligne. Édité chez @blacklephant.editions. Elle lutte contre la mort sociale des seniors Fiona Lauriol, de passage en ville, a beaucoup à raconter : en 2018, elle est partie en road-trip en Europe avec sa grand-mère de 101 ans On part en caravane, mémé? Nombreux sont ceux qui n’auraient pas tenté l’expérience. Fiona Lauriol et sa grand-mère Dominique l’ont fait. En 2018, à101ans, Dominique est retirée par sa petite fille du centre où elle vit. Les médecins sont unanimes, il lui reste une semaine à vivre. Refusant cette fatalité, Fiona lui propose de prendre la route en mode road-trip intergénérationnel. Espagne, Italie, elles ont bourlingué comme des ados en quête d’amusement. La mort de sa grand-mère à 103ans, en juin 2020, dresse un constat simple: les médecins avaient tort. À travers son livre «101ans, mémé part en vadrouille», Fiona Lauriol s’engage dans la lutte contre la mort sociale. «En France, on recensait 300000personnes en mort sociale en 2017 contre 500000 en 2021», confesse l’autrice de 40 ans, de passage en ce moment à La Rochelle. En quelque temps, Fiona a réussi à redonner le goût de la vie à sa grand-mère, la faire sortir, voyager et la réintégrer dans une société qui écarte de plus en plus ses aînés. Fiona est intransigeante: «il faut les sortir de leur zone de confort, les aider pour qu’ils voient ailleurs et continuent de s’émerveiller. Quand on les place en Ehpad, ils ne peuvent en sortir que les pieds devant, ils n’ont plus de perspectives. Ils se laissent dépérir.» Son expérience a ému la communauté française et, depuis, de nombreuses personnes ont témoigné. «On m’apprend parfois qu’une personne a été retrouvée dans son logement, morte depuis des semaines, parce que plus personne ne la côtoie, on les exclut car on pense qu’ils ont déjà vécu. Toute notre vie on est bercé par des conseils, à l’école, au travail. Lorsqu’on prend sa retraite, on n’est pas juste grabataire à attendre la fin, les personnes âgées peuvent encore nous apporter.» Fiona a fait vivre son premier concert à Dominique à l’âge de 102ans. Elles ont visité des mines d’or qui n’ont pas laissé indifférents les yeux d’une femme d’origine miséreuse: «j’ai vu de l’or», s’est exclamée Dominique. Imaginez sa surprise quand elle a pu visiter la Géode de Pilar de Jaravia en Espagne, en réalité virtuelle. Apeurée, elle a lâché: «où es-tu, Fiona? Je sens ta main mais je ne te vois pas.» À cœur vaillant, rien d’impossible. Les parents de Fiona, Thierry et Fosca, l’accompagnent au quotidien. Leur but principal est de porter cette thématique dans le pays. En camping-car, on ne déroge pas à la règle, ils sillonnent l’Hexagone pour interpeller les élus et sensibiliser le grand public. «Je me suis déplacé dans des Ehpad et des lycées pour raconter mon histoire et je me suis rendu compte que les personnes âgées étaient ravies de m’écouter mais aussi de partager leurs histoires, ils sentent qu’on s’intéresse, parlent et ne s’arrêtent plus.» Fiona et ses parents souhaitent impérativement réinstaurer un dialogue avec les personnes âgées dans le but de le recentrer dans notre société où ils peuvent encore apprendre et participer. In fine, ce combat s’élargira aussi au spectre des plus jeunes. La mort sociale n’est pas réservée aux seniors. « Il faut les sortir de leur zone de confort, les aider pour qu’ils continuent de s’émerveiller» Alexis Cadard Sud Ouest : le 16/06/2022
L’auteure du livre « 101 ans, Mémé part en vadrouille », Fiona Lauriol, est l’invitée de @francebleuperigord ! Elle y évoque son formidable voyage aux côtés de sa grand-mère centenaire et son combat pour la dignité des personnes âgées. Pour découvrir cette aventure incroyable, son livre est disponible en librairies et sur les plateformes en ligne. Édité chez @blacklephant.editions
L’auteure de « 101 ans, Mémé part en vadrouille », Fiona Lauriol est à l’honneur dans le 19/20 de France 3 Périgords ! Elle y évoque sa formidable aventure aux côtés de sa grand-mère centenaire ainsi que son combat contre la mort sociale des personnes âgées. Son livre est disponible en librairies et sur les plateformes en ligne. Édité chez Blacklephant Editions
Le livre, « Brèves d’Ehpad », de Caroline Gros « rend hommage aux soignants » « Brèves d’Ehpad », écrit par Caroline Gros et illustré par Anna Le Vigouroux, a été publié aux éditions Blackléphant, d’Auray (Morbihan), le 9 juin 2022. Il a reçu un bon accueil du public. Caroline Gros est une “touche à tout” comme elle aime à se qualifier. Après être passée par une école de cinéma dans sa jeunesse, elle a été professeure de sport pour tous et de karaté. “Je suis entrée dans le milieu des personnes âgées en donnant des cours de sport adapté.” Elle a ensuite exercé dix ans en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à Pontivy, Loudéac et Quimperlé, en tant qu’animatrice. “J’ai réalisé quelques petits films avec les résidents. Au fil des jours, j’ai fait un collectage d’anecdotes et de bonnes répliques des personnes âgées mais aussi de leurs petits enfants et quelques-unes de mes grands-parents. J’ai décidé de les publier”, raconte l’auteure qui a repéré les éditions Blackléphant sur France 3. Un script drôle Et c’est là aussi qu’elle a rencontré Anna Le Vigouroux, graphiste illustratrice à Vannes qui travaille déjà pour l’agence de communication et le studio de production Goodman et Compagnie où est intégrée la maison d’édition d’Auray (Morbihan), Blacklephant. “J’ai bien rigolé avec le script. Cela a été un challenge pour moi car ce n’est pas mon type d’illustration. J’ai réalisé la couverture et illustré une dizaine d’anecdotes en faisant des dessins plutôt enfantins pour contraster avec les personnes âgées. Et, après la période de Covid, j’avais besoin de travailler sur un thème léger”, indique Anna Le Vigouroux. Valoriser les personnes âgées D’un petit format pratique, les Brèves d’Ehpad s’adressent à tout âge et se lisent facilement. “C’est addictif”, reconnaît l’illustratrice. “Les résidents parlent d’amour, de bonheur ou de pénuries de nourriture, de la guerre d’Algérie, de grands thèmes de la vie… avec beaucoup de légèreté. Ce livre rend hommage aux soignants et invite à relativiser les soucis quotidiens”, ajoute Sabrina Bakir, responsable éditoriale à Blackléphant. “Je l’ai vraiment fait pour valoriser les personnes âgées et le métier de soignant”, précise Caroline Gros qui, lors de la sortie du livre le 9 juin 2022, a rencontré les résidents de l’Ehpad de Kériolet pour échanger. Après son travail dans les établissements pour personnes âgées, elle s’est reconvertie en conseil en insertion à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) et prépare actuellement un master en ingénierie pédagogique multimodale. Elle veut s’orienter vers la réalité virtuelle appliquée aux personnes âgées. À partir de la rentrée : deux publications par mois Brèves d’Ehpad est le sixième ouvrage paru chez la jeune maison d’éditions Blackléphant. Elle prépare pour le 15 septembre 2022, la sortie de New York Apocalypse ou New York comme vous ne l’avez jamais vu, des photos sur la pandémie prises par Marie Le Blé, journaliste originaire de Ploemel, qui vit à New York (États-Unis). « Le 22 septembre 2022, ce sera le tour d’Une vie, le combat d’une jeune mère de famille contre le cancer du col de l’utérus, le journal posthume d’Orianne Conan originaire de Plœmeur », annonce Sabrina Bakir.
Faire un road-trip de 3 ans en camping-car à 100 ans c’est possible : Fiona Lauriol vient le raconter en Haute-Vienne Avec son livre 101 ans Mémé part en Vadrouille, Fiona Lauriol vient à Solignac raconter le road-trip qu’elle a fait avec sa grand-mère centenaire, ce qui a sauvé la vieille dame d’une mort annoncée. L’autrice fait le tour de France pour présenter cette aventure et échanger sur les moyens de lutter contre la mort sociale des personnes âgées. « Quand on m’a dit que ma grand-mère de 100 ans n’avait plus qu’une semaine à vivre, je n’ai pas supporté de la savoir mourir seule. J’ai pris ma voiture et fait 500 kilomètres pour la ramener chez moi à? La Faute-sur-Mer en Vendée », raconte Fiona Lauriol. Cent ans, une perte récente de 15 kilos, un sarcome… Voilà ce qui expliquait l’affirmation venue de la maison de retraite de la Région Parisienne où vivait Dominique Cavanna en 2017. Au lieu de suivre ce conseil d’un médecin : acheter un cercueil « Une fois arrivée chez moi en Vendée, j’ai pris contact avec un généraliste. Il a dit que tout ce que j’avais à faire, c’était d’acheter un cercueil. Il l’a dit devant ma grand-mère?! », se souvient la jeune femme. Heureusement, un infirmier est ensuite venu quotidiennement pour ses soins. « Il m’a appris à les faire, à gérer les médicaments. Je l’ai fait manger. Elle a repris son poids, allait mieux. Mais un jour, je suis entrée dans sa chambre. Elle fixait le mur blanc. C’était si triste. Je me suis dit : c’est tout ce que tu as à proposer à ta grand-mère ce mur blanc à fixer?? ». Alors, Fiona Lauriol lui lance : « je t’emmène faire le tour du monde en camping-car?! » Chose promise, chose due : sillonner le monde En camping-car, soutenue par ses parents Thierry et Fosca Lauriol qui suivent en fourgon, Fiona Lauriol sillonne le sud de la France, l’Espagne et le Portugal avec sa grand-mère de 2017 jusqu’au 29 juin 2019. À cette date, à 103 ans, 3 mois et 3 semaines, Dominique Cavanna a quitté ce monde. « En paix, dans son sommeil », précise sa petite-fille, qui avait fini par la croire immortelle. Après ces « 3 années de folie, à faire en sorte à ce que sa grand-mère puisse croquer la vie jusqu’au bout », Fiona Lauriol agit pour lutter contre l’isolement et la mort sociale des personnes âgées. « Le syndrome du mur blanc, l’ennui, cela les détruit. Comme tout le monde, elles ont besoin d’avoir un but, des perspectives ». Elle lui avait promis, elle l’a fait, écrire un livre pour raconter leur voyage. 101 ans Mémé part en Vadrouille s’est vendu à ce jour à 10.000 exemplaires. Il va être porté à l’écran et sera traduit, notamment en italien. Un tour de France pour créer une communauté Femme de parole, Fiona L’auriol a tenu cette troisième promesse, se rendre dans le village natal de sa grand-mère dans le nord de l’Italie. Là, elle a retrouvé quelques-unes de ses copines d’enfance, âgées 100, 98 et 95 ans. Aujourd’hui, elle s’est donnée un an pour faire un tour de France afin de délivrer son message avec des rencontres et conférences. « Grâce à cela et aux réseaux sociaux, nous voulons créer une communauté qui partage des solutions trouvées pour que les personnes âgées ne soient plus exclues de la vie sociale. Ce peut être les logements associant étudiants et seniors par exemple, ou encore faire venir les aînés dans les crèches. Cela existe déjà. Plus nous serons nombreux, plus nous pourrons échanger, plus nous pourrons faire entendre notre voix et interpeller nos députés ». Le road-trip n’est pas terminé. Fiona Lauriol, qui avait l’intention dès l’enfance de faire le tour du monde, a encore une promesse à tenir. « Ma grand-mère voulait découvrir tous les pays dont le nom se termine par “ie” comme sa terre d’origine, l’Italie. Alors, la prochaine destination sera la Roumanie », sourit-elle. Des relations transformées Un dernier point interpelle. Avant ce voyage, Fiona Lauriol ainsi que ses parents ne s’entendaient pas avec cette grand-mère au caractère radical de “mama italienne”. « Elle voulait me marier dès mes quinze ans. Elle n’a jamais compris mon indépendance. Quant à ma maman, elle n’a pas supporté le mariage d’amour qu’elle a fait avec mon papa Thierry. Pour elle et selon la tradition italienne, le mariage devait résulter d’un choix de la famille. Lors de ce périple et en 3 ans de vie ensemble, nos relations se sont transformées. Ma mère a retrouvé la sienne. J’ai découvert ma grand-mère et réciproquement, même si elle n’a jamais lâché sur l’idée de me voir mariée », sourit la petite fille, qui aime son célibat.
L’auteur du livre « La formidable aventure du fondateur de l’Equipe et Directeur du Tour de France », Thomas Brochut-Goddet est l’invité exceptionnel de l’émission “Le Vélo Club” sur France 2 à l’occasion du Tour de France ! Le livre est disponible en librairies et sur les plateformes en ligne. Edité chez Blacklephant Editions.
Quand la jeunesse japonaise refuse de rentrer dans le rang En butte au modèle de société de leurs aînés, les jeunes japonais vont chercher dans les marges d’autres façons de vivre. Quitte à faire des métiers insolites, parfois aussi invisibles. Malgré le succès des manga et anime, le Japon semble toujours loin de l’Occident. Il s’y passe pourtant des choses qui ne sont pas sans rappeler des événements survenus notamment en Europe de l’Ouest, où une partie de la jeunesse cherche et invente de nouvelles façons de vivre. Une quête universelle de sens C’est le cas sur le plan professionnel, comme l’ont montré les étudiants d’AgriTech en exprimant publiquement leur choix de ne pas adopter de métiers destructeurs de la planète, à l’image plus globalement de ces jeunes actifs qui déclinent des postes en or sur le papier au service des grandes entreprises, et même ces étudiants qui, avant ou près le Bac, se cherchent des filières qui « font sens ». Au Japon, faire des études ferait presque passer ParcoursSup pour une balade le long d’un sentier côtier un matin d’été dégagé. Les concours sont partout, dès le passage du collège au lycée, puis ensuite, pour intégrer une « bonne » université. Bien se positionner commence en réalité dès le berceau, avec les jardins d’enfant (la mini-série La maison de la rue en pente diffusée sur Arte en est une poignante illustration). La pression est immense, et permanente, pour « réussir ». Un échec équivaut à une condamnation sans appel. Comment s’en sortir, dès lors qu’on n’est pas calibré pour briller dans les études, ou qu’on ne dispose pas de réseau professionnel, ou quand on n’est guère motivé par la voie du salaryman, l’employé de bureau type, qui représente toujours l’objectif à atteindre de la classe moyenne ? Une résistance de la débrouille Bien sûr, nombre de jeunes japonais continuent d’épouser la cause de leurs parents. On observe cependant une désaffection des jeunes femmes pour le rôle de mère au foyer, ce qui se traduit par une baisse de la natalité. En effet, elles sont de plus en plus nombreuses à continuer de travailler plutôt que d’élever un enfant en étant dépendante du salaire de leur conjoint — marier carrière et vie de famille, pour une femme, est encore très mal vu au Japon et reste l’exception absolue. Une petite révolution silencieuse, mais qui n’est pas le coeur de notre sujet. Et puis, il y a tous ces vingtenaires, trentenaires, maintenant, qui résistent. Et qui vivent dans une sorte « débrouille » permanente, plus ou moins organisée, plus ou moins institutionnalisée. Ils enchaînent alors les « petits boulots », ce qui leur vaut le surnom de freeters. La liberté avant tout. En rupture avec les parents, les chefs, contre les injonctions sociales de gagner de l’argent, consommer, fonder une famille. Nettoyeuse d’oreille… ou des morts Longtemps considérés comme des parasites, ces « serial jobers », qui au départ du phénomène, étaient surtout des recalés du système, sont dorénavant volontaires pour accomplir les basses besognes dont personne ne voulait et qui ne mènent, en terme de carrière, nulle part. Serveur ou serveuse, cuistot dans un fast-food, vendeur ou vendeuse, des emplois classiques quand on n’est pas diplômé, auxquels viennent s’ajouter des postes liés à une économie de service très développée. Car tout se loue, au Japon. Des personnes pour s’occuper de vos plantes, animaux, appartements, etc., bien sûr, mais aussi pour garnir les rangs de votre mariage — on peut louer un faux invité qui prononcera même un discours, si besoin, en se faisant passer pour un proche ou un collègue — ou pour endosser, le temps nécessaire, le costume de frère, soeur ou petit.e ami.e. Il y a aussi les emplois dédiés aux femmes, qui alimentent les fantasmes tant de l’homme japonais qu’occidental : hôtesse de bar, nettoyeuse d’oreille, etc. Et puis, en bout de chaîne, il y a ces métiers invisibles ou presque, et pourtant sans lesquels la société tout entière irait à vau-l’eau. L’illustration parfaite en étant les entreprises de « nettoyage » qui interviennent après le décès des kodokushi, ces personnes mortes depuis longtemps sans qu’on s’en aperçoive. Les employés s’occupent des effets des défunts et de l’intérieur, souvent très altéré, des habitations. Une réalité passée sous silence, mais qu’une partie de la population, celle qui préfère rester dans les marges, est prête à assumer — pour peu qu’on ne soit pas rebuté par les dégâts causés par la mort — et qui répond aussi au problème de société que sont les kodokushi. Cette drôle de rencontre entre la jeunesse et ses aspirations, et les morts partis sans bruit et qu’on préfère cacher, est au coeur de mon roman Nos vies entre les morts. Le récit, axé sur les jeunes employés chargés de nettoyer les logements, traduit ainsi les difficultés à trouver sa place dans un monde terriblement contraint et codifié, et comment certain.es, par des chemins détournés, parviennent malgré tout à s’y épanouir.
Qui est Jacques Goddet ? Pour nombre d’amateurs de sport en France, ce nom sonnera inconnu au bataillon. Pourtant, son héritage est connu de tous. Fondateur du quotidien l’Equipe, directeur du Tour de France de 1947 à 1987, il fut à l’initiative ou en soutien de grands évènements et lieux du sport, en particulier la prestigieuse UEFA Champions League, anciennement Coupe d’Europe des Clubs Champions, ainsi que de la salle mythique du sport français, Paris-Bercy. Telle une sorte d’éminence grise, Jacques Goddet fut un pilier du sport français. Particulièrement connu des amateurs de la Grande Boucle entre les années 1940 et 1980, qui le voyaient dans la voiture de tête de course avec son casque colonial, c’était une personnalité centrale du milieu sportif en France et au-delà. C’est son histoire que Thomas Brochut-Goddet, petit-fils du fondateur de L’Equipe, a voulu raconter dans une sorte de mélange entre biographie et autobiographie. Car l’auteur, à travers la destinée de son grand-père, a voulu aussi se raconter et raconter la relation complexe qu’il entretenait avec son grand-père. Vous ne lirez pas ici une biographe détaillée ou pompeuse. C’est une œuvre intimiste, touchante, émaillée d’anecdotes passionnantes ou instructives, particulièrement sur la partie concernant le Tour de France, le tout en 121 pages permettant d’avaler avec aisance ce récit familial dans les coulisses du sport français.