Un grand merci au Journal du Japon (@journaldujapon) pour cette très belle critique de Yuzu Morikawa “Nos vies entre les morts” “Nos vies entre les morts” est disponible en librairie et sur les plateformes en ligne Édité chez Blacklephant éditions Découvrez la critique de “Nos vies entre les morts” dans le journal du japon Premier roman japonais publié par Blacklephant, Nos vies entre les morts, est un récit prenant sur le quotidien de Noriko, jeune trentenaire tokyoïte exerçant un métier des plus singuliers, celui de s’occuper des kodokushi, les « morts solitaires ». Grâce à l’écriture limpide et somme toute envoûtante de Yuzu MORIKAWA, nous découvrons ses croyances et états d’âmes autour de la mort, du deuil et du souvenir, de la vie, de l’amour et la suivons jusqu’à la voir changer pour le meilleur. C’est un très beau roman qui atteste des ambitions qu’affichent la jeune maison d’édition Blacklephant et qui fait espérer une suite prometteuse à la relation que cette dernière noue avec le Japon, que ce soit sous forme de romans, nouvelles, essais, mangas ou manfras. Ce livre est une belle lecture, intime et universelle à la fois. Écrit à la première personne, il nous embarque autant dans les actions que dans les pensées de son héroïne, Noriko. L’attachement que l’on ressent et la réflexion que l’on mène se montrent rapidement dès le coin des premières pages. C’est un récit court, sans fioritures, très bien écrit, qui nous tient pendant un peu plus de 200 pages. Il se clôt par une dizaine de pages d’’une playlist internationale, bâtie en suivant les chapitres du livre, qui nous faire entrer un peu plus dans l’état émotionnel et réflexif de l’héroïne et qui est aussi idéale pour découvrir des chansons autant japonaises que d’autre pays. Parler de la mort pour parler de la vie est un classique de la narration. Ici, cette thématique est modernisée par le jugement incisif et le regard fataliste que Noriko portent sur l’individualisme généré par une société pourtant définie comme moderne et évoluée. Ils font ressortir tout ce que cette société a d’écrasant et d’hypocrite ainsi que l’anxiété qu’elle entraine chez ses membres, les plus jeunes notamment. Choisir le traitement réservé à la mort, qui plus est esseulée, au sein d’un collectif renforce encore plus cet état de fait mais, très vite, ce qui ressort à travers l’analyse de Noriko n’est pas les défaillances d’une société qui, de fait, prend en charge ses morts, mais bien la propre hypocrisie de l’héroïne. Elle qui juge ses compatriotes fuyants et sans cœur face à la mort, ne fait que se regarder elle-même dans un miroir en train de fuir son énorme envie de vivre…
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Quand la jeunesse japonaise refuse de rentrer dans le rang En butte au modèle de société de leurs aînés, les jeunes japonais vont chercher dans les marges d’autres façons de vivre. Quitte à faire des métiers insolites, parfois aussi invisibles. Malgré le succès des manga et anime, le Japon semble toujours loin de l’Occident. Il s’y passe pourtant des choses qui ne sont pas sans rappeler des événements survenus notamment en Europe de l’Ouest, où une partie de la jeunesse cherche et invente de nouvelles façons de vivre. Une quête universelle de sens C’est le cas sur le plan professionnel, comme l’ont montré les étudiants d’AgriTech en exprimant publiquement leur choix de ne pas adopter de métiers destructeurs de la planète, à l’image plus globalement de ces jeunes actifs qui déclinent des postes en or sur le papier au service des grandes entreprises, et même ces étudiants qui, avant ou près le Bac, se cherchent des filières qui « font sens ». Au Japon, faire des études ferait presque passer ParcoursSup pour une balade le long d’un sentier côtier un matin d’été dégagé. Les concours sont partout, dès le passage du collège au lycée, puis ensuite, pour intégrer une « bonne » université. Bien se positionner commence en réalité dès le berceau, avec les jardins d’enfant (la mini-série La maison de la rue en pente diffusée sur Arte en est une poignante illustration). La pression est immense, et permanente, pour « réussir ». Un échec équivaut à une condamnation sans appel. Comment s’en sortir, dès lors qu’on n’est pas calibré pour briller dans les études, ou qu’on ne dispose pas de réseau professionnel, ou quand on n’est guère motivé par la voie du salaryman, l’employé de bureau type, qui représente toujours l’objectif à atteindre de la classe moyenne ? Une résistance de la débrouille Bien sûr, nombre de jeunes japonais continuent d’épouser la cause de leurs parents. On observe cependant une désaffection des jeunes femmes pour le rôle de mère au foyer, ce qui se traduit par une baisse de la natalité. En effet, elles sont de plus en plus nombreuses à continuer de travailler plutôt que d’élever un enfant en étant dépendante du salaire de leur conjoint — marier carrière et vie de famille, pour une femme, est encore très mal vu au Japon et reste l’exception absolue. Une petite révolution silencieuse, mais qui n’est pas le coeur de notre sujet. Et puis, il y a tous ces vingtenaires, trentenaires, maintenant, qui résistent. Et qui vivent dans une sorte « débrouille » permanente, plus ou moins organisée, plus ou moins institutionnalisée. Ils enchaînent alors les « petits boulots », ce qui leur vaut le surnom de freeters. La liberté avant tout. En rupture avec les parents, les chefs, contre les injonctions sociales de gagner de l’argent, consommer, fonder une famille. Nettoyeuse d’oreille… ou des morts Longtemps considérés comme des parasites, ces « serial jobers », qui au départ du phénomène, étaient surtout des recalés du système, sont dorénavant volontaires pour accomplir les basses besognes dont personne ne voulait et qui ne mènent, en terme de carrière, nulle part. Serveur ou serveuse, cuistot dans un fast-food, vendeur ou vendeuse, des emplois classiques quand on n’est pas diplômé, auxquels viennent s’ajouter des postes liés à une économie de service très développée. Car tout se loue, au Japon. Des personnes pour s’occuper de vos plantes, animaux, appartements, etc., bien sûr, mais aussi pour garnir les rangs de votre mariage — on peut louer un faux invité qui prononcera même un discours, si besoin, en se faisant passer pour un proche ou un collègue — ou pour endosser, le temps nécessaire, le costume de frère, soeur ou petit.e ami.e. Il y a aussi les emplois dédiés aux femmes, qui alimentent les fantasmes tant de l’homme japonais qu’occidental : hôtesse de bar, nettoyeuse d’oreille, etc. Et puis, en bout de chaîne, il y a ces métiers invisibles ou presque, et pourtant sans lesquels la société tout entière irait à vau-l’eau. L’illustration parfaite en étant les entreprises de « nettoyage » qui interviennent après le décès des kodokushi, ces personnes mortes depuis longtemps sans qu’on s’en aperçoive. Les employés s’occupent des effets des défunts et de l’intérieur, souvent très altéré, des habitations. Une réalité passée sous silence, mais qu’une partie de la population, celle qui préfère rester dans les marges, est prête à assumer — pour peu qu’on ne soit pas rebuté par les dégâts causés par la mort — et qui répond aussi au problème de société que sont les kodokushi. Cette drôle de rencontre entre la jeunesse et ses aspirations, et les morts partis sans bruit et qu’on préfère cacher, est au coeur de mon roman Nos vies entre les morts. Le récit, axé sur les jeunes employés chargés de nettoyer les logements, traduit ainsi les difficultés à trouver sa place dans un monde terriblement contraint et codifié, et comment certain.es, par des chemins détournés, parviennent malgré tout à s’y épanouir.
Qui est Jacques Goddet ? Pour nombre d’amateurs de sport en France, ce nom sonnera inconnu au bataillon. Pourtant, son héritage est connu de tous. Fondateur du quotidien l’Equipe, directeur du Tour de France de 1947 à 1987, il fut à l’initiative ou en soutien de grands évènements et lieux du sport, en particulier la prestigieuse UEFA Champions League, anciennement Coupe d’Europe des Clubs Champions, ainsi que de la salle mythique du sport français, Paris-Bercy. Telle une sorte d’éminence grise, Jacques Goddet fut un pilier du sport français. Particulièrement connu des amateurs de la Grande Boucle entre les années 1940 et 1980, qui le voyaient dans la voiture de tête de course avec son casque colonial, c’était une personnalité centrale du milieu sportif en France et au-delà. C’est son histoire que Thomas Brochut-Goddet, petit-fils du fondateur de L’Equipe, a voulu raconter dans une sorte de mélange entre biographie et autobiographie. Car l’auteur, à travers la destinée de son grand-père, a voulu aussi se raconter et raconter la relation complexe qu’il entretenait avec son grand-père. Vous ne lirez pas ici une biographe détaillée ou pompeuse. C’est une œuvre intimiste, touchante, émaillée d’anecdotes passionnantes ou instructives, particulièrement sur la partie concernant le Tour de France, le tout en 121 pages permettant d’avaler avec aisance ce récit familial dans les coulisses du sport français.
En France, le baseball est un sport de l’ombre pourtant présent sur notre territoire depuis 130 ans. Gaétan Alibert, chroniqueur sportif, s’évertue depuis plusieurs années à nous faire découvrir le National Pastime des Etats-Unis, qui va bien au-delà d’une simple activité sportive. Avec ce livre, il poursuit son entreprise de médiation via les parcours de cinq joueurs et cinq joueuses qui ont marqué le sport à leur manière. Vous ne lirez pas un énième portrait des stars Babe Ruth ou Joe DiMaggio, mais plutôt ceux des pionnières et des rebelles comme Edith Houghton, la première recruteuse de la MLB, Bonnie Baker, joueuse puis manageuse dans la All-American Girls Baseball League, dont le parcours va inspirer le film culte Une équipe hors du commun, ou plus récemment Julie Croteau, qui se battra pour jouer dans une équipe masculine. Vous ne pourrez pas être insensible au fantasque Bill Veeck, et son sens du spectacle et du business, comme lorsqu’il engage Eddie Gaedel, homme de petite taille de 1.09m comme batteur. On lui doit aussi le nom des joueurs sur les maillots et l’invention du prêt de joueur. Il est également capable du pire lorsqu’il organise le légendaire disco demolition night, qui va signifier la fin du règne de la musique dico, rien que ça ! Son idée est d’utiliser la haine de cette musique, qui inonde les radios et les charts, pour remplir son stade. Le 12 juillet 1979, les spectateurs sont invités à venir déposer les disques de disco dans une benne, qui seront ensuite pressés puis brûlés entre les deux matchs qui opposent les White Sox et les Detroit Tigers. Pour chaque fan qui apporte un disque, sa place est réduite à 98cents. En homme de spectacle, Bill a également prévu un feu d’artifice pour accompagner la destruction. Alors que les organisateurs espèrent accueillir 10 000, ce sont plus de 30 000 personnes qui participeront à cet événement ! En choisissant ces ovnis, l’auteur a privilégié celles et ceux qui ont lutté contre le racisme, le sexisme et laissé leurs empreintes dans l’histoire de ce sport. Même si vous êtes néophyte, vous vous laisserez embarquer par ces histoires extraordinaires et la capacité de l’auteur à nous transmettre sa passion.
L’auteure de « 101 ans, mémé part en vadrouille », Fiona Lauriol est l’invitée de Konbini ! Elle nous parle de son incroyable voyage en camping-car avec sa grand-mère centenaire et de son engagement contre la mort sociale des personnes âgées. Son livre est disponible en librairies et sur les plateformes en ligne. Édité chez Blacklephant Editions.
Pour sensibiliser à la mort sociale des personnes âgées, je vais sillonner les routes de France “Vivre cette aventure m’a ouvert les yeux sur le monde de la vieillesse et j’ai envie de me battre pour faire bouger les lignes” explique cette jeune femme. VIEILLESSE – Vous avez dû entendre parler de l’histoire de ma grand-mère et moi, sur les routes en camping-car, jusqu’à ses 103 ans, 3 mois et 3 semaines, elle que j’ai récupéré à 100 ans condamnée à une semaine de vie. Vivre cette aventure m’a ouvert les yeux sur le monde de la vieillesse et j’ai envie de me battre pour faire bouger les lignes. Car, si ce n’est pas la jeunesse qui monte au créneau pour ses anciens, ceux-là même qui étaient présent pour les premiers pas de cette jeunesse, ce n’est certainement pas eux qui pourront hurler leur mal-être car, avant même d’ouvrir la bouche, on les musèlera. On m’avait dit une semaine pour ma grand-mère, on a vécu plus de trois années de folie, malgré son incontinence, malgré son déambulateur, et on a réussi en camping-car à lui redonner ce si joli sourire. Faire entendre ma voix pour les personnes âgées Pour faire entendre mon histoire, je vais sillonner les routes de la France pendant un an, menant des conférences, me rendant dans des associations aussi bien que dans des lycées, pour expliquer que la vieillesse n’est pas une sale maladie, bien au contraire, qu’on n’a pas le droit moral d’enterrer les vieux avant l’heure sous prétexte qu’ils n’ont rien à apporter à la société, qu’on devrait les écouter et les stimuler au lieu de leur offrir un mur blanc comme seul horizon, et que même à 102 ans, on peut assister à son premier concert à Tudela, près du désert des Bardenas, ou croiser un homme tout nu sur une plage hispanique, ou faire le chemin de St Jacques de Compostelle… Sachez qu’il faut agir maintenant car, on ne dirait pas comme ça, mais ce sera à notre tour, un jour, si on ne fait rien, d’être installé face à ce mur blanc. «Je ne recherche pas une révolution, simplement une évolution.» Habituellement je me débrouille seule, mais là, pour ce combat, pour replacer de l’humanité dans nos vies, pour que la prise de conscience soit étendue, pour toucher un maximum de gens, j’ai besoin de vous car je suis persuadée que, vous aussi, vous voulez d’un monde meilleur ! Une annonce officielle À partir de maintenant et pendant un an, je pars en croisade (avec mes parents qui ont été convaincus par mes arguments) offrir plus de 2000 heures de mon temps pour me battre contre la mort sociale qui touche plus d’un demi million de personnes âgées. Un demi million, c’est un chiffre qui, à lui seul devrait motiver chacun de nous à trouver des solutions. Imaginez que si tout le monde offre une heure par an, donc 60 millions d’heures pour combattre cette mort sociale, ça fera bouger les lignes. Et une heure dans une année, je ne trouve pas que ce soit utopiste. Moi, à ma petite échelle, je vais sillonner les routes de France pour mener des conférences, aller dans les lycées, dans les associations, rencontrer des politiciens, des hommes religieux, car l’unité est le seul mot d’ordre pour cette cause qui, si on ne fait rien, si on continue à fermer les yeux, nous touchera dans dix, 15, 20 ans et fera de plus en plus de victimes. Je sais que je n’ai pas de leçons de morale à donner à qui que ce soit, que ce n’est pas en culpabilisant les gens pour changer leur regard que j’arriverai à faire entendre ce murmure de personnes qui meurent en silence, chez eux, dans la totale indifférence de tous ceux qui, pourtant, un jour, les ont côtoyés. Je ne recherche pas une révolution, simplement une évolution. Eux se sont battus en Mai 68, à nous de nous battre pour leur offrir autre chose que le SDMB (le Syndrome Du Mur Blanc) qui, à lui seul, fait beaucoup de dégâts. Ni politique, ni religion, car la mort sociale touche tout un chacun Merci d’avoir pris cinq minutes pour me lire, car si ce soir en rentrant chez vous, vous allez embrasser vos parents, vos grands-parents, votre vieux voisin, j’aurai déjà réussi à faire trembloter les lignes et si dans un an, on se retrouve et qu’ensemble on a réussi à sauver 10-15-20 mille personnes en mort sociale, on pourra tous se regarder dans un miroir et vous pourrez être fiers de vous. Nous étions donc à Paris le 18 mai pour mener ma première conférence aux Petits Frères des Pauvres avec Sylvain Tesson, à Niort le 21 mai pour la fête européenne du camping-car, à Luçon le 5 juin avec le Père Pedro.
Comme j’ai été désappointée, cher Frédéric Beigbeder, en lisant votre critique des feel-good books et de leurs lecteurs que vous traitez d’incultes! Quel mépris vous avez pour tout un pan de la littérature et pour son public! J’ai étudié la littérature classique à l’université et je n’ai jamais prétendu avoir le talent ni le génie de Proust, de Baudelaire, ni de Virginia Woolf. Bien sûr, ces auteurs ont révolutionné la littérature en leur temps et j’ai bien conscience, en publiant un feel-good book, qu’on ne pourra pas dire qu’il y aura eu un avant ni un après la parution de mon roman Banana Split. Mon but avant tout, c’est d’écrire parce que pour moi c’est jubilatoire, quand j’écris je m’amuse comme lorsque j’étais assise avec mes amis au fond de la classe au lycée, j’aime jouer avec les mots et je tente de transformer mes chagrins, mes blessures et mes douleurs en blagues et mots d’esprit qui feront sourire le lecteur. Apporter de la joie et du réconfort est-il synonyme d’inculture ? Mes lectrices me disent que mon roman est léger et qu’il leur a apporté de la joie, du réconfort et une bonne dose d’espoir, sont-elles incultes pour autant? Elles représentent un large public qui a soif de lecture et de littérature, qui achète des livres qui font du bien en grande quantité et que les critiques de l’émission Le masque et la plume méprisent tout comme vous. De mon côté, j’ai toujours autant de plaisir à lire vos romans, et contrairement à vous, je ne fige pas la littérature dans un genre que j’affectionne exclusivement. Oui bien sûr, je suis d’accord avec vous, la littérature doit nous plonger dans les profondeurs de l’âme humaine, de sa grandeur et de sa noirceur, elle doit nous faire sortir de notre torpeur et de notre confort, mais elle peut aussi tout simplement divertir le public et derrière un aspect léger, elle peut tout de même aborder les grands thèmes de la vie avec profondeur. Si après une dure journée de travail, une mère de famille qui n’arrive pas à boucler ses fins de mois et qui jongle comme elle le peut entre les devoirs de ses enfants et les tâches ménagères, peut sourire et retrouver confiance en elle et en la vie en lisant un roman feel-good, eh bien je trouve cela formidable. Il y a différents genres littéraires, comme différents types de films, et ce n’est pas parce que je n’aime pas les films violents que je condamne ce genre en disant que ce n’est pas du cinéma comme vous condamnez tout un genre de livres que vous considérez comme de la sous-littérature. Dernièrement j’ai même pris sur moi pour regarder la série “Squid Game”, car je suis trop sensible pour regarder les films interdits aux moins de 12 ans et je me suis surprise à aimer cette série, car même si elle est violente, son style, son esthétique pop et son humour m’ont rendue addict à elle alors que je pensais être incapable de la supporter. Il faut être plus tolérant et concevoir qu’on peut aimer les films de la Nouvelle Vague et apprécier un bon vieux film avec Louis de Funès, qu’on peut adorer la cuisine italienne et ne pas mépriser la cuisine indienne! Les Anglo-Saxons sont bien moins élitistes que vous, mon père spirituel en littérature c’est Nick Hornby, dont les aventures des héros, des losers flamboyants, me divertissent et me font tout autant rire que réfléchir. Quand cessera-t-on en France de mépriser la culture populaire et son public ? On peut être à la fois un artiste populaire et exigeant et rendre des livres accessibles au plus large public est une noble mission. Tout comme vous j’imagine, j’aime passionnément les livres de Gustave Flaubert, Madame Bovary, si on le résume à l’histoire d’une femme qui trompe son mari pour échapper au carcan de sa vie étriquée en province, pourrait faire penser à un banal roman de gare, mais tout le génie de Flaubert consiste à en faire un chef-d’œuvre en faisant passer la manière dont il écrit ce roman, avec son style unique, avant l’histoire qu’il raconte. «Une littérature écrite avec le cœur et douceur est, comme l’a dit Marc Aurèle, invincible.» Même si je n’ai pas toujours apprécié le fond de vos romans, j’en ai toujours aimé le style. Alors de grâce, avant de condamner tout un pan de la littérature et ses lecteurs, acceptez qu’il existe différents genres littéraires pour différents publics et jugez les auteurs et autrices de feel-good books avant tout sur leur style avant de les fustiger. Il n’y a aucun mal à faire du bien à ses lecteurs, et je suis persuadée qu’une littérature écrite avec le cœur et douceur est, comme l’a dit Marc Aurèle, invincible.
Blacklephant éditions est très fière de vous annoncer sa signature avec la plus ancienne et l’une des plus prestigieuses agences littéraires de la place, l‘AGENCE LITTÉRAIRE CGR : https://agencelitteraire-cgr.com/ De grandes chances donc de voir bientôt certains de nos ouvrages traduits en de nombreuses langues et dans de nombreux pays ! À suivre / to be continued / zu verfolgen / para seguir / da seguire / att följa./ de urmat / να ακολουθήσει / をフォローする
Par Sabrina Bakir-Rio J’ai envie renouer avec la fête dans nos bistrots et je vous invite à en faire autant. DÉCONFINEMENT – Ça y est, les dernières restrictions concernant les lieux accueillant du public telles que les bars, les restaurants et les salles de concert sont enfin levées et la vie peut bel et bien reprendre. J’étais à Paris la semaine dernière et voir les bars et les restaurants pleins de jeunes gens m’a remplie de joie. Comme elle a été patiente cette jeunesse et comme elle mérite ces moments de légèreté retrouvée et d’allégresse. Faire la fête peut paraître bien futile, mais pour la Bretonne que je suis devenue au fil des années, pour moi faire la fête c’est essentiel, c’est célébrer la vie parce qu’on sait qu’elle est fragile, c’est résister aux coups durs et à la morosité coûte que coûte, c’est savoir qu’on a la chance d’être vivant et libre. Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide! C’est d’ailleurs la philosophie de vie de l’héroïne de mon roman intitulé Banana Split qui paraîtra aux éditions Blacklephant le 14 octobre. En effet, dans ce feel-good book breton, l’héroïne, Lucia Alvaro, fait de chaque jour de sa vie une surprise party sans penser au lendemain. Cette Bridget Jones méditerranéenne a choisi de prendre la vie du bon côté, de ralentir le tempo, d’aimer encore et toujours son premier amour et de s’amuser comme une enfant. Culture bistrot À l’image de mon héroïne, j’ai envie renouer avec la fête dans nos bistrots et je vous invite à en faire autant. Les bars, les terrasses, les festivals et les salles de concert nous tendent les bras alors profitons de chaque occasion pour nous rassembler et entretenir le lien social qui nous a tant manqué. Comme nos voisins espagnols et anglais, j’ai la culture du bistrot, je me souviens des bars de mon quartier à Paris quand j’étais enfant, ces lieux sont pour moi des lieux de vie où l’on peut croiser des personnes de différents milieux, de différentes origines. Je me souviens des éboueurs venant se réchauffer dans le bistrot de mon quartier en plein hiver pendant le ramadan, accueillis chaleureusement par lapatronne, je me souviens des ados que nous étions avec mes amis réunis autour de la console de jeux vidéo, je me souviens des habitués du comptoir qui refaisaient le monde autour d’un petit verre de vin blanc.Les bistrots sont des lieux de vie où chacun est libre d’être lui-même, où l’on peut se retrouver entre amis en n’étant ni chez les uns ni chez les autres, mais dans un espace de liberté où chacun peut parler à l’autre d’égal à égal, sans pesanteur et en étant disposé à passer un bon moment de partage et de détente. J’ai passé la soirée de samedi à fêter l’anniversaire d’un ami dans un bar, je ne connaissais pas les deux tiers des invités en arrivant et pourtant à minuit je dansais avec des personnes qui m’étaient inconnues trois heures auparavant dans un esprit de fête et de légèreté retrouvé après ces longs mois de restrictions. J’étais détendue, car j’avais reçu les deux doses de vaccin et même si je savais que le vaccin n’empêchait pas d’attraper le Covid, j’étais quand même rassurée à l’idée d’être protégée des formes sévères de la maladie. Les bars font partie de notre patrimoine Oui, j’ai le sentiment que même si ma génération n’a pas connu la guerre, nos bistrots vivent en ce moment le retour des années folles. J’espère de tout cœur que le variant delta ne viendra pas gâcher cet élan festif et cette joie collective que nous avons d’être enfin réunis pour le plaisir en dehors du travail et de la sphère familiale. Les bars font partie de notre patrimoine, ils représentent des lieux dans lesquels nous pouvons côtoyer toute la diversité qui fait la richesse de notre pays. S’il y a bien une leçon que nous retiendrons de cette épidémie, c’est que nous avons tous besoin des uns et des autres pour vivre, pour nous épanouir et pour nous enrichir mutuellement de nos différences. La France est un beau pays alors loin des polémiques artificielles, faisons vivre notre devise nationale et réunissons-nous dans les bars de nos villes et de nos villages cet été pour célébrer la liberté retrouvée, la vie et la fraternité.