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Cet été, je veux faire la fête dans nos bistrots

Par Sabrina Bakir-Rio

J’ai envie renouer avec la fête dans nos bistrots et je vous invite à en faire autant.

DÉCONFINEMENT – Ça y est, les dernières restrictions concernant les lieux accueillant du public telles que les bars, les restaurants et les salles de concert sont enfin levées et la vie peut bel et bien reprendre.

J’étais à Paris la semaine dernière et voir les bars et les restaurants pleins de jeunes gens m’a remplie de joie. Comme elle a été patiente cette jeunesse et comme elle mérite ces moments de légèreté retrouvée et d’allégresse.

Faire la fête peut paraître bien futile, mais pour la Bretonne que je suis devenue au fil des années, pour moi faire la fête c’est essentiel, c’est célébrer la vie parce qu’on sait qu’elle est fragile, c’est résister aux coups durs et à la morosité coûte que coûte, c’est savoir qu’on a la chance d’être vivant et libre.

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!

C’est d’ailleurs la philosophie de vie de l’héroïne de mon roman intitulé Banana Split qui paraîtra aux éditions Blacklephant le 14 octobre.

En effet, dans ce feel-good book breton, l’héroïne, Lucia Alvaro, fait de chaque jour de sa vie une surprise party sans penser au lendemain. Cette Bridget Jones méditerranéenne a choisi de prendre la vie du bon côté, de ralentir le tempo, d’aimer encore et toujours son premier amour et de s’amuser comme une enfant.

Culture bistrot

À l’image de mon héroïne, j’ai envie renouer avec la fête dans nos bistrots et je vous invite à en faire autant. Les bars, les terrasses, les festivals et les salles de concert nous tendent les bras alors profitons de chaque occasion pour nous rassembler et entretenir le lien social qui nous a tant manqué.

Comme nos voisins espagnols et anglais, j’ai la culture du bistrot, je me souviens des bars de mon quartier à Paris quand j’étais enfant, ces lieux sont pour moi des lieux de vie où l’on peut croiser des personnes de différents milieux, de différentes origines. Je me souviens des éboueurs venant se réchauffer dans le bistrot de mon quartier en plein hiver pendant le ramadan, accueillis chaleureusement par lapatronne, je me souviens des ados que nous étions avec mes amis réunis autour de la console de jeux vidéo, je me souviens des habitués du comptoir qui refaisaient le monde autour d’un petit verre de vin blanc.
Les bistrots sont des lieux de vie où chacun est libre d’être lui-même, où l’on peut se retrouver entre amis en n’étant ni chez les uns ni chez les autres, mais dans un espace de liberté où chacun peut parler à l’autre d’égal à égal, sans pesanteur et en étant disposé à passer un bon moment de partage et de détente.

J’ai passé la soirée de samedi à fêter l’anniversaire d’un ami dans un bar, je ne connaissais pas les deux tiers des invités en arrivant et pourtant à minuit je dansais avec des personnes qui m’étaient inconnues trois heures auparavant dans un esprit de fête et de légèreté retrouvé après ces longs mois de restrictions.

J’étais détendue, car j’avais reçu les deux doses de vaccin et même si je savais que le vaccin n’empêchait pas d’attraper le Covid, j’étais quand même rassurée à l’idée d’être protégée des formes sévères de la maladie.

Les bars font partie de notre patrimoine

Oui, j’ai le sentiment que même si ma génération n’a pas connu la guerre, nos bistrots vivent en ce moment le retour des années folles. J’espère de tout cœur que le variant delta ne viendra pas gâcher cet élan festif et cette joie collective que nous avons d’être enfin réunis pour le plaisir en dehors du travail et de la sphère familiale.

Les bars font partie de notre patrimoine, ils représentent des lieux dans lesquels nous pouvons côtoyer toute la diversité qui fait la richesse de notre pays.

S’il y a bien une leçon que nous retiendrons de cette épidémie, c’est que nous avons tous besoin des uns et des autres pour vivre, pour nous épanouir et pour nous enrichir mutuellement de nos différences.

La France est un beau pays alors loin des polémiques artificielles, faisons vivre notre devise nationale et réunissons-nous dans les bars de nos villes et de nos villages cet été pour célébrer la liberté retrouvée, la vie et la fraternité.