Une contre-histoire du baseball Le livre « Une histoire populaire du baseball », signé Gaétan Alibert, présente des héros méconnus qui ont, eux aussi, façonné à coups de batte la société américaine. Si, par sagesse, vous vous épargnez les plaisirs masochistes de jouer au baseball dans un club français ou de supporter les Dodgers ou les Giants à 10 000 kilomètres de chez vous, cette info de taille vous a échappé, c’est sûr : en 2025, deux équipes de Major League Baseball (MLB) s’affronteront en France. Des géomètres de la ligue américaine ont déjà tenté mentalement de caser le quart de camembert que dessine un terrain de ce sport dans la pelouse rectangulaire du Stade de France, c’est dire si le rêve est près de se réaliser. Cette MLB Paris Series aura le goût de la consolation pour les amoureux français du baseball. Ils ont vu leur discipline effacée des Jeux de Paris 2024, chez eux, et la savent compromise pour 2028 à Los Angeles, au pays où elle est née. Plus que les subtilités du jeu aux règles absconses, c’est la vie de personnages peu connus que raconte Une histoire populaire du baseball, monumental ouvrage de Gaétan Alibert. Son léger accent rappelle les Cévennes qu’il a laissées il y a une quinzaine d’années pour monter à Paris, embrasser le sport dont il était tombé amoureux en regardant un animé. Ce policier de 43 ans, spécialisé dans l’écoute et le conseil des victimes de violences sexuelles, a commencé au PUC (Paris Université Club), le club doyen aux 22 titres en Championnat. Depuis, l’auteur partage via quantité de podcasts et sites spécialisés sa boulimie de culture baseball (son conseil lecture : L’Art du jeu, de Chad Harbach, JC Lattès). Bill Veeck, qui orchestra la mort du disco en 1979 Contrainte radicale, il a tissé son histoire populaire (comprendre : pour tous) à travers une sélection de cinq femmes et cinq hommes, sélectionnés pour ce qui l’a l’émerveillé chez eux. Contournant les statues convenues (Jackie Robinson, Joe DiMaggio…), on y découvre ceux qui ont traversé la société américaine à grands coups de battes dans les institutions, la ségrégation et le sexisme. Comme Bonnie Baker, pionnière du baseball pro féminin, Edith Houghton, joueuse surdouée des années 1920 et volontaire dans la Navy ou encore Bill Veeck, propriétaire spectaculaire qui orchestra la mort du disco en 1979 lors d’un match où les spectateurs étaient invités à venir avec un disque à brûler. On suit aussi avec gourmandise le premier match organisé en France à la faveur d’une tournée promo de A. G. Spalding (oui, celui des ballons). La partie entre joueurs pros américains s’est tenue en 1889, près de l’actuel Trocadéro, en face d’une tour Eiffel en construction. Son sport à peine né, Spalding clamait que notre pays, rompu aux finesses d’une autre discipline de batte, la thèque, serait l’autre grande nation du baseball. Sa prophétie ne s’est pas vérifiée. Mais un possible Chicago White Sox-Cincinnati Reds à Saint-Denis pourrait mener les accros français au bout de leur rêve.
Catégorie : Presse
Témoignage : “J’ai fait un road-trip en camping-car avec ma grand-mère centenaire” Écrit par Isabelle Gravillon Publié le 7/02/2022 Alors que sa grand-mère âgée de 101 ans dépérit dans un Ehpad, sa petite-fille Fiona lui propose de partir en voyage à bord de son vieux camping-car. Le périple durera près de trois ans. Fiona Lauriol, 39 ans, voyage depuis sa plus tendre enfance avec ses parents en Europe, Afrique et Asie. Au gré de cette vie itinérante au contact de populations très diverses, la jeune femme s’est forgée une philosophie de vie empreinte de valeurs de solidarité. Pour elle, il est impensable d’abandonner les vieux dans des mouroirs. Elle raconte son road-trip de 15.000 km avec sa grand-mère dans un livre, 101 ans, mémé part en vadrouille, aux éditions Blacklephant. Un petit éditeur breton qu’elle a choisi pour ses valeurs humanistes et son projet de rendre le monde un peu meilleur. “Avant cette aventure, je n’étais pas proche de ma grand-mère maternelle. Elle vivait en région parisienne, mes parents et moi voyagions souvent par le monde. Je la voyais une ou deux fois par an et elle n’était pas tendre avec moi. Dure, cassante, pas vraiment l’archétype de la mamie gâteau ! Quand j’ai eu 15 ans, elle s’est mis en tête de me marier avec le petit-fils de sa meilleure amie. Comme j’ai refusé, elle m’a fermé sa porte et je ne l’ai plus revue pendant des années.A 100 ans, suite à une chute, elle a dû entrer dans un Ehpad car elle ne pouvait plus rester chez elle. Le médecin nous a prévenus que son état était préoccupant et qu’elle n’en avait sans doute plus pour très longtemps. Cette annonce m’a fait l’effet d’un électrochoc : même si je n’avais pas une jolie relation avec elle, je n’arrivais pas à supporter l’idée qu’elle allait mourir seule, loin des siens. J’ai convaincu mes parents qu’on aille la chercher et qu’on la ramène chez nous à la Faute-sur-Mer afin de l’entourer jusqu’à la fin de sa vie qui semblait proche. Pour être tout à fait honnête, les débuts de notre cohabitation ont été compliqués. Alors que je l’avais sortie de son Ehpad et que je m’occupais d’elle nuit et jour, elle se montrait très désagréable et me parlait mal. Jamais “s’il te plait”, jamais “merci”, jamais satisfaite. Elle ne s’adressait à moi que dans son patois natal italien et faisait semblant de ne pas comprendre ce que je lui disais. Ayant un caractère bien trempé, je ne me suis pas laissée tyranniser. J’ai posé mes limites : je ne répondrais plus à aucune de ses demandes sans un minimum de politesse de sa part. Elle a très bien saisi mon petit discours et est devenue plus vivable. Et de manière complètement inattendue, elle s’est mise à aller de mieux en mieux, reprenant chaque jour du poil de la bête. Six mois ont passé. Pour moi qui suis habituée à voyager constamment, je commençais à trépigner. Un jour, alors que je la voyais assise dans son fauteuil en train de fixer un mur blanc, le regard vide, une question m’a assaillie : est-ce ainsi que les vieux attendent la mort ? Cela m’a paru affreux. Sans réfléchir, j’ai dégainé une proposition : mémé, ça te dit qu’on parte découvrir le monde dans mon camping-car ? Comme elle ne savait pas ce qu’était un camping-car, je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’une petite maison roulante qui nous permettrait d’aller dans tous les endroits qu’elle avait toujours rêvé de découvrir. La Côte d’Azur, Lourdes car elle était très croyante. “Ma oui, je suis d’accord !” a été son cri du cœur. Mes parents ont accepté de me laisser partir avec elle, à condition qu’ils puissent nous suivre dans leur propre véhicule, en cas de pépin. Nous ne serions en effet pas trop de trois pour nous occuper d’une centenaire en fauteuil roulant. Et nous voilà tous partis ! Dans le camping-car, je mets au point une organisation millimétrée. Le soir, je transforme le coin dînette en un lit confortable pour mémé. Moi, je grimpe dans la “capucine”, une partie surélevée située au-dessus de la cabine de conduite. Pour sa toilette, j’installe une petite piscine gonflable dans le couloir, j’assieds mémé sur une chaise en plastique et je la douche. Elle râle, prétend que je vais l’user à force de la laver ! Ayant vécu son enfance et sa jeunesse dans un village sans eau courante, elle avait conservé l’habitude de ne pas se laver tous les jours. Face à certaines de ses réactions, je dois sans cesse me rappeler qu’elle est née en 1917 et qu’elle appartient à une autre époque… Nous avançons par sauts de puce de quelques dizaines de kilomètres pour ne pas la fatiguer. Dès que nous arrivons quelque-part, je l’emmène se promener en fauteuil roulant. Elle est émerveillée, n’imaginait pas que tant de beaux paysages puissent exister. Après avoir quitté l’Italie pour la France à 34 ans, elle n’avait plus jamais voyagé. Partager un si petit espace de vie crée inévitablement de l’intimité et de la complicité entre nous. Plus les semaines passent, plus mémé s’ouvre et même s’adoucit un peu, sa carapace se fendille. En apprenant à la connaître, je réalise que son caractère acariâtre n’est que la résultante de tout ce qu’elle a enduré dans sa vie. A deux ans à peine, elle accompagnait sa mère qui travaillait dans les rizières. Un peu plus grande, sa famille l’envoyait dans les maisons du voisinage pour faire la charité et quémander des restes de nourriture. Enfant, elle avait donc connu l’extrême pauvreté. Jeune fille, elle avait renoncé au grand amour de sa vie, un jeune homme bien trop pauvre pour lui promettre un avenir confortable et sûr. Elle a ensuite fait un mariage de raison avec un maçon, avec qui elle a émigré en France et qui a pu lui offrir une maison et une vie décente. Mais les frustrations accumulées l’avaient endurcie et mémé les faisait payer à
Article réalisé par Marie Merdrignac Sabrina Bakir-Rio a quitté Paris à 20 ans pour s’exiler en Bretagne, à Arradon puis à Auray (Morbihan). Elle y a construit sa vie, son cercle d’amis et exercé plusieurs métiers. Investie dans différentes associations, elle a toujours voulu apporter sa contribution à la vie locale. En parallèle, elle écrit. Désormais chargée de projets pour la société de production de films et communication vidéo alréenne Goodman et Compagnie, elle est aussi responsable éditoriale pour la toute jeune maison d’édition Blacklephant, lancée par Philippe Bonhomme. Il édite son dernier roman, Banana Split, qui sort ce jeudi 14 octobre 2021. Nous lui avons posé trois questions. Vous publiez Banana Split qui n’est pas votre premier ouvrage. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour celui-ci ? Ce n’est pas complètement autobiographique, mais c’est inspiré d’une période de ma vie pendant laquelle j’ai pu être en fragilité. C’est un thème qui m’est cher. C’est un roman « feel-good ». L’idée c’est que si vous avez envie de vous détendre en fin de journée, c’est pour vous. C’est un livre qui se veut drôle et léger, mais qui aborde des sujets essentiels de la vie. Le thème de la famille y est central, le couple, la vie de famille. Ça parle de ces sujets-là, sans tabous. Car l’héroïne assume tout. Le livre pourrait très bien être adapté à l’écran. C’est une comédie romantique qui traite de sujets de société dont l’intrigue se déroule dans le Finistère, à Ouessant, en France, en Dordogne, etc. On voyage. Votre héroïne vous ressemble ? C’est la première fois que j’écris de la fiction. Toute une partie est imaginaire, l’autre est inspirée de mes journaux intimes. Je me suis laissée porter avec jubilation dans la fiction. On peut imaginer le pire, exagérer les travers, les défauts. Lucia Alvaro, l’héroïne, c’est une Bridget Jones méditerranéenne. Elle adore boire des verres et faire la fête avec ses amis. Et c’est une maman poule. Elle est en fragilité sur plusieurs plans. Économique car c’est une travailleuse précaire comme j’ai pu l’être pendant 7 ans, dans l’Éducation nationale. En cela, c’est un peu un roman social. Elle est en fragilité parce qu’elle est jeune maman et parce que la parentalité ça nous happe, qu’on soit un homme ou une femme, on n’a plus les mêmes priorités. Elle est en fragilité parce qu’elle est trop gentille, trop sensible, parce qu’elle ne veut pas grandir… En même temps, elle transforme tout ça en forces. Elle a du panache, elle est joyeuse, elle est aussi mélancolique. Quel est votre rapport à l’écriture ? Je ne peux pas me passer d’écrire. Je lis aussi beaucoup. Je tiens souvent un journal intime. J’écris aussi un blog sur le site du Huffington Post. J’écris sur des valeurs qui me tiennent à cœur, l’amour, le progrès, la non-violence, la fraternité. Le moteur de mon écriture, ce sont les injustices. C’est une écriture de résistance. J’ai traversé des épreuves difficiles dans ma vie. Ça m’a transformée. On a tous des talents. Le mien, si c’est d’écrire et de manier les mots, je veux mettre mon talent d’écriture au service du bien et faire du bien aux gens. Samedi 16 octobre 2021, séance de dédicace au centre culturel E. Leclerc, Z.A de Kerbois à Auray et samedi 13 novembre, séance de dédicace à la librairie Auréole, 16, rue du Lait, à Auray.
https://radio.vinci-autoroutes.com/article/-101-ans-meme-part-en-vadrouille-de-fiona-lauriol-6137?rgpd=ok&fbclid=IwAR0oJIrz3_SC_6ERcqN25kNgA2WgfR7ziE6_c70RrCSGgesLyr0J8LLHU6E Interview réalisé par Francine Thomas Quand Fiona Lauriol reçoit un appel de l’établissement où vit sa grand-mère pour lui annoncer que la fin est proche, la jeune femme ne peut pas se résoudre à la laisser terminer sa vie éloignée des siens. Elle la ramène donc chez elle, la prend en charge, et ô surprise, la vieille femme retrouve des forces. A tel point qu’elles décident toutes les deux de partir en voyage en camping-car. Il fallait pour cela un peu d’audace et la conviction que tout est possible.« Au départ, elle ne voulait pas trop bouger. Au fur et à mesure du voyage, plus on avançait, plus elle retrouvait de la motricité. Elle s’éveillait et s’émerveillait de tout », nous a raconté Fiona Lauriol dans Marque-pages.Les deux femmes, accompagnées par les parents de Fiona Lauriol, qui voyagent dans un autre véhicule, parcourent les routes pendant de longs mois. Jusqu’à se retrouver piégées par le premier confinement en Espagne. Elles parviennent à rentrer en France au printemps 2020. Et c’est là que va finalement s’éteindre la grand-mère de l’autrice. Son récit n’en est pas moins lumineux, tant son témoignage est bourré d’énergie et d’humanité. « On devrait tous partir avec des supers souvenirs qui font rire au-delà de notre dernier souffle (…). Tout est possible pour qui s’en donne les moyens. L’espoir déplace des montagnes et il faut surtout arrêter de se dire qu’arrivé à un certain âge, on doit arrêter de respirer. La vieillesse n’est pas une maladie ! »Ce témoignage livré par Fiona Lauriol est donc avant tout l’histoire d’une fin de vie pleine de liberté, de défi et de courage.
Par Marie Quenet C’est l’histoire d’une centenaire entraînée dans un road-trip de 15.000 kilomètres. Quand Fiona Lauriol apprend, fin août 2017, que sa grand-mère n’a plus qu’une semaine à vivre, elle décide de la retirer de la maison de repos où elle se trouve pour l’emmener avec elle. Et finit sur les routes en camping-car! Une aventure incroyable, qu’elle raconte dans un livre, 101 ans – Mémé part en vadrouille (éditions Blacklephant). Au départ, Dominique Cavanna, l’aïeule d’origine italienne, n’est pourtant pas ravie de retrouver sa petite fille – “la pas belle”, “la vieille fille”, dit-elle. La cohabitation se révèle compliquée : la vieille dame, qui a déjà plus de 100 ans, refuse de prendre ses cachets, recrache sa nourriture, tape, chante à tue-tête en pleine nuit et exige qu’on lui obéisse “subito”! La frêle ancêtre a des airs de Tatie Danielle, le personnage atrabilaire du film de Chatiliez. “Non, elle était pire!”, corrige le père de Fiona Lauriol et gendre de la centenaire. Cinq voyages en deux ans et demi Un an s’écoule, “Mémé” – atteinte d’un carcinome – ne se porte pas si mal. “C’est ça, la vieillesse : attendre la mort en fixant un mur blanc?”, s’interroge, horrifiée, sa petite-fille. Habituée à voyager, celle qui avait 36 ans à l’époque lance cette idée folle : “Ça te dirait de partir sur les routes dans le vieux camping-car?” Deux équipes se forment : la centenaire et la trentenaire dans la “casa roulante” ; le père et la mère de la jeune femme dans un fourgon qui suit derrière, prêts à intervenir en cas de pépin. Si les personnes âgées radotent, c’est qu’on ne leur donne plus l’occasion de vivre autre chose En deux ans et demi, ils enchaînent cinq voyages, dans le sud de la France, en Andorre, en Espagne et au Portugal. “Ça m’a ouvert les yeux, explique Fiona Lauriol. Si les personnes âgées radotent, c’est qu’on ne leur donne plus l’occasion de vivre autre chose.” Quand cette autoentrepreneure a présenté son livre, il y a quinze jours, à des élèves de BTS sanitaire et social à Montreuil (la ville de Seine-Saint-Denis où vécut sa grand-mère), elle a martelé le message : “Il ne faut pas laisser les anciens de côté. Je ne dis pas de les emmener tous en camping-car, mais partagez des moments avec eux, faites-les vivre!” Au fil des kilomètres, “Mémé” reprend du poil de la bête. Elle chante avec des musiciens de rue à Almeria. Se croit téléportée dans une ancienne mine, grâce à un casque de réalité virtuelle, à San Juan de los Terreros. Contemple, dubitative, Le Caprice de Gaudí à Comillas : “Ma, c’est quoi cette construction? Céleste [feu son mari, un maçon], lui, il savait faire les maisons.” Et rembarre l’Espagnol qui les invite à découvrir son logis situé dans une grotte : “Ma, je ne suis pas encore morte pour qu’on m’enterre!” Elle fête ses 103 ans dans le camping-car Cette virée permet aussi à Fiona Lauriol de mieux connaître cette grand-mère “née en 1917, en pleine grippe espagnole”, dans un village d’emilie-Romagne, arrivée en France à 34 ans. La vieille dame, traumatisée par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, panique quand une tempête de grêlons s’abat sur le camping-car. Le froid lui rappelle les années passées à travailler, dès l’âge de 2 ans, assure-t-elle, dans les rizières. Son enfance misérable la pousse à cacher des réserves de nourriture dans ses tee-shirts. Et elle a une sainte horreur de l’eau, sans doute liée à un incident survenu quand elle était femme de ménage. Les nuits restent éprouvantes : la Signora chante, cauchemarde ou bavarde avec sa sœur défunte. Elle garde son caractère bien trempé. Se casse le nez dès le premier voyage : huit points de suture! Il faut se lever tôt pour faire quelques escapades avant son réveil, pousser son fauteuil roulant, la changer, la nourrir et tenir le budget, soit 1.000 euros mensuels financés par la location de deux appartements. Petite-fille et grand-mère s’apprivoisent peu à peu. Cette dernière s’entête à vouloir caser la première, pas si laide finalement : “Ma, tu sais plein de choses, c’est pour ça que les hommes ne te veulent pas.” Ses yeux bleus pétillent. Elle réclame un bisou avant de dormir. Fête ses 103 ans dans le camping-car. Se prête, ravie, aux interviews télé quand la famille se retrouve confinée pendant deux mois, pour cause de Covid-19, à Bellus, en Espagne. “Quand est-ce qu’on repart?” Une de ses grandes joies? La route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Très croyante, “Mémé” arbore avec fierté sa crédenciale – le “passeport” des croyants – autour du cou. Et pleure quand elle n’obtient pas le certificat de pèlerinage parce qu’il lui manque les deux derniers tampons. Pour la consoler, Fiona Lauriol évoque leur prochaine destination. Car sitôt rentrée à La Faute-sur-Mer (Vendée), le port d’attache de la famille, la baroudeuse du quatrième âge s’impatiente : “Quand est-ce qu’on repart?” Las, l’expérience s’achève à l’aube du cinquième voyage. Le 29 juin 2020, la centenaire s’éteint, sourire aux lèvres. Sa petite-fille, fidèle à sa promesse, écrit leur histoire. Et termine, cette année, le périple avec ses parents. Direction : le village natal de l’aïeule, en septembre dernier. “J’ai discuté avec trois de ses anciennes copines”, se réjouit Fiona Lauriol. Puis à présent, l’Espagne, jusqu’au détroit de Gibraltar. Et la Roumanie en juillet 2022. Distance moyenne : 20 kilomètres par jour. La jeune femme a retenu la leçon : “La richesse, c’est d’avoir du temps.” Le journal du dimanche
Publié le 25/07/2021- Le Populaire – Solignac Lorsque les médecins de l’Ehpad où se trouvait Dominique ont prévenu sa famille que la fin était proche, sa petite-fille Fiona a refusé le verdict, décidant de la faire sortir de l’établissement et de l’installer chez elle. Le rétablissement de la centenaire fut spectaculaire, au point qu’un projet de voyage en camping-car naquit rapidement. Destination : l’Italie, plus précisément Boccolo en Emilie-Romagne. C’est là-bas que Dominique est née en 1917. Cent un ans plus tard, la vieille dame est installée dans le camping-car de sa petite-fille qui s’élance pour un périple qui les enchantera au point qu’elles renouvelleront l’expérience à plusieurs reprises jusqu’en 2020. Elles sillonneront le sud de la France, l’Espagne, le Portugal. Très croyante, Dominique a entrepris le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle à sa façon et à la hauteur de ses moyens physiques. Elle ne reverra jamais son village natal, pandémie oblige mais elle a savouré la vie à grandes bouffées, parcourant des paysages magnifiques dans son fauteuil roulant poussé par Fiona. Cabotine, la vieille dame a laissé des souvenirs impérissables à ceux qui ont croisé son chemin. Un jour, elle s’est mise à chanter (elle avait une très belle voix) accompagnant des guitaristes qui jouaient dans la rue. Le chapeau posé à même le sol fut vite rempli, au point que les jeunes musiciens ont suivi le fauteuil roulant jusqu’au camping où le campement était établi, suppliant la chanteuse d’un jour d’accepter une partie de leur recette. En juin 2020, Dominique est partie pour un dernier grand voyage, seule cette fois-ci. Elle avait 103 ans. Cet été, Fiona entreprend un pèlerinage en camping-car faisant une halte à Solignac. Pour elle, le meilleur moyen de rester proche de sa grand-mère est de voyager. Dans un grand sourire, elle assure que tout est possible, à n’importe quel âge, c’est une question de volonté. Elle a rédigé un livre intitulé 101 ans, Mémé part en vadrouille qui sortira le 4 novembre prochain.
Fiona Lauriol était dans l’émission William à midi sur C8 pour présenter son livre “101 ans mémé part en vadrouille” et nous raconter son incroyable voyage !
À l’occasion de la sortie de son courageux récit ” Harcelée, dopée mais de retour ! ” qui paraîtra le 10 septembre chez Blacklephant Éditions, Marion Sicot était l’invitée de Guillaume Battin dans La Matinale de France Inter.
Sabrina Bakir-Rio, Alréenne depuis 20 ans, a renoué avec sa passion d’animatrice télé et est devenue, en 2021, responsable de la société d’édition Blacklephant chez Goodman et Compagnie. Vous avez été animatrice télé ?Oui, il y a quinze ans, j’animais Les p’tits léz’arts, un magazine culturel sur TV Rennes. Revenue à Auray en 2012, j’ai dû mettre entre parenthèses la télé… J’ai travaillé dans l’Éducation nationale et depuis 2015, j’écris des posts sur le blog de Huffingtonpost en donnant mon regard sur la vie de famille. Après avoir consacré quelques années à mes proches, j’ai pu renouer avec ma passion : mon métier d’animatrice télé… Quel a été le facteur déclenchant ?Ma belle rencontre en novembre 2020 avec Philippe Bonhomme, directeur du studio de production audiovisuelle Goodman et Compagnie, renommé à l’international et installé à Auray. Je me suis sentie en confiance. Je lui ai proposé des projets d’émissions pour les enfants et la famille. Il m’a accompagnée avec toute son équipe de cadreurs et de techniciens. Plus besoin de travailler dans les grandes villes. Goodman et Compagnie est en plein essor. Je suis dans un environnement où les idées foisonnent. Il y a une belle émulation. Cela me change de l’époque où je travaillais en solo en tant qu’artiste… Et maintenant vous êtes aussi responsable éditoriale ?Depuis le mois de mai, je suis en partie chargée de projets pour Goodman et Compagnie et responsable éditoriale pour Blacklephant, sa toute nouvelle société d’édition. On a choisi comme animal totem l’éléphant car on s’inspire de la sagesse et de la volonté du pachyderme pour accompagner les auteurs. On souhaite construire avec eux des relations durables. Avec Philippe, on défend les mêmes valeurs : richesse de la diversité, inclusion, protection du vivant et des plus fragiles, connaissance et ouverture sur le monde… Quels sont vos projets ?On aimerait s’appuyer sur les librairies et cafés librairies locales et on a l’ambition de diffuser dans toute la France, en Belgique, Suisse et Canada. On souhaite publier des récits témoignages, des romans, de beaux livres, de la BD… En octobre, il y aura la publication de mon dernier roman, intitulé Banana Split. C’est le journal d’une Bridget Jones méditerranéenne qui aime faire la fête en bonne bretonne ! Ça aborde la défense des plus fragiles. Début 2022, ce sera une BD, Solo jungle, écrite par Philippe Bonhomme sur la lutte armée terroriste. Des justiciers s’attaquent aux plus grands pollueurs de la planète. On aimerait que nos projets soient adaptés en audiovisuel… On bénéficie ici de cette possibilité de passer du livre à l’écran. Ouest-France / Publié le 06/07/2021 à 08h29
Le 19 juillet prochain, Marion Sicot, une cycliste indrienne reconnue, pourra reprendre la compétition après avoir été contrôlée positive au dopage et harcelée sexuellement. Elle raconte. En juillet 2019, Marion Sicot, coureuse cycliste professionnelle indrienne évoluant au sein de l’équipe belge Doltcini-Van Eyck Sport, est contrôlée positive à l’EPO. Suspendue aussitôt, l’athlète reconnaît sa faute en mars 2020, avouant l’avoir fait pour que son directeur sportif, Marc Bracke, la conserve dans l’équipe. En juin de la même année, elle porte plainte contre ce même directeur sportif pour fait de harcèlements sexuels. L’ancien entraîneur lui avait d’abord demandé des photos en sous-vêtements avant de lui réclamer des clichés de plus en plus intimes. Avant-hier, après un an et demi de procédure et d’enquête, il a été suspendu de ses fonctions. Marion, tout d’abord, comment allez-vous ? « Ça va. J’ai le moral, je fais du sport, j’ai de beaux objectifs et de belles perspectives d’avenir. » Le 19 juillet prochain, votre sanction est levée. Vous pouvez reprendre la compétition. Quelles sont vos prochaines échéances ? « Je reprends dès le 25 juillet. Je participe à une course cycliste féminine élite qui se déroule à Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire) sur 118 km. C’est pas mal pour ma reprise. Ensuite, le 15 août, je vais faire l’Ironman d’Embrun, l’un des plus durs au monde. Puis, les 19 et 20 septembre, je me rends au triathlon de l’Alpe d’Huez où je vais tenter de battre le record du monde du plus grand nombre de dénivelés positifs en 24 h. Enfin, le 17 octobre, je serai aux championnats de France de duathlon, à Douai, dans le Nord de la France. Je ne lancerai ma saison sur route qu’à partir de l’année prochaine. » Pensez-vous vraiment être prête pour ce type d’échéances ? N’allez-vous pas trop vite en besogne ? « Non. Ce n’est pas parce que je n’ai pas fait de compétition depuis un moment que je ne travaille pas dur. Je m’entraîne entre 25 et 30 h par semaine. Soit plus que lorsque je pratiquais uniquement le cyclisme. Je m’impose vraiment des grosses charges de travail. Pour la tentative de record du monde, j’ai fait un 8 h et j’étais en avance sur le record. Le 18 juillet, je vais carrément à l’Alpe d’Huez pour faire un 12 h et avoir mon tableau de marche. Le reste, c’est dans la tête. Et après quasiment deux ans sans compétition, je vous assure que l’envie est là. » Je sais que j’ai fauté, j’ai avoué. En même temps, j’ai subi des choses avec mon directeur sportif qui n’étaient pas simples. Je suis descendue bien bas.Marion Sicot, cycliste Le Blanc On vous sent très forte mentalement… « Oui, je le suis. Je sais que j’ai fauté, j’ai avoué. En même temps, j’ai subi des choses avec mon directeur sportif qui n’étaient pas simples. Je suis descendue bien bas. Mais, aujourd’hui, je suis là et j’ai envie de profiter de chaque instant. » Maintenant que vous vous lancez dans le duathlon et le triathlon, pourquoi ne pas laisser tomber la course cycliste ? « J’ai autant envie de faire de la course cycliste, du duathlon comme du triathlon. Je ne m’interdis rien, j’ai juste envie de me faire plaisir. J’aime le duathlon et le triathlon parce que l’on varie les sports et les épreuves, ce qui évite la lassitude. Et aussi le fait que sur les distances longues, contrairement à la course cycliste pure, il n’y a pas de tactique. Si tu es fort, tu es devant ; si tu ne l’es pas, tu es derrière. C’est aussi simple que ça. Cependant, mon premier amour reste le vélo. Je cherche encore à trouver mon équilibre. » Vous qui êtes une pure cycliste, comment vous êtes-vous entraînée à la course à pied et à la natation ? « Mon coach personnel, c’est Vincent Martins, qui est cycliste au niveau régional. Mais c’est surtout mon meilleur ami, celui qui m’a toujours supporté. Il est axé cyclisme évidemment. C’est pourquoi, pour la partie triathlon et duathlon, je me renseigne beaucoup auprès d’un ami triathlète qui vit à côté de chez moi et qui me donne des exercices. Je me suis mise à la natation, mais j’avoue avoir pris beaucoup de retard à cause du coronavirus. Il ne faut pas se leurrer, mon but en nage sera surtout de limiter la casse, avant de faire un gros travail cet hiver avec un prof. » Vous avez rejoint le club du TCCM 36 (1). Pourquoi ce choix ? « C’est Tanguy (Uguen), l’un de leurs entraîneurs, qui m’a écrit lorsqu’il a appris que je me lançais dans le triathlon. Nous nous sommes rencontrés, le contact est très bien passé. C’est un club familial, avec un président proche de ses athlètes. Tout ce dont j’ai besoin pour performer. Avec eux, je vais concourir en D2 de duathlon. On verra la suite. J’ai été très touché qu’ils viennent vers moi et pour cela je vais me donner à fond. » Conservez-vous votre poste à la tête de la section cycliste de Le Blanc ? « Oui, je serai toujours là-bas l’année prochaine. Cela me tient à cœur. » L’entraîneur belge Marc Bracke, votre ancien directeur sportif, vient d’être suspendu trois ans de toutes fonctions dans le cyclisme par l’UCI (2). Comment avez-vous réagi ? « J’étais satisfaite et un peu soulagée. Cela fait un an et demi de procédure. J’ai enfin été reconnue en tant que victime de harcèlements sexuels. Moi, lorsque j’ai fauté avec le dopage, j’avais été suspendu directement. Lui, il a pu continuer sa vie de tous les jours, il était toujours directeur sportif. C’était difficile à vivre, car ma vie s’était plus ou moins arrêtée à partir du 18 juillet 2019. » Trouvez-vous la sanction suffisamment forte ? Ne craignez-vous pas qu’il recommence une fois la suspension levée ? « Je ne vais pas jeter la pierre sur une personne qui a fait une faute. Moi-même, j’ai fait des erreurs. Je pense que chaque personne a le droit à une seconde chance. Dire le contraire serait mal placé de ma part. Trois ans, c’est bien et j’espère que cela va lui permettre de réfléchir à ses actes passés et de se reconstruire différemment ensuite. Ce n’est pas encore gagné, puisqu’il fait appel de la décision prononcée. » L’affaire